Mannerheim Gallery est heureuse de présenter l’exposition de Charles Derenne «THE PASTELS», qui fait suite à son premier solo show «BURN BABY BURN», en octobre 2016.
Avec ces entrecroisements d’aplats aux couleurs tendres Charles Derenne s’amuse joyeusement avec les codes de la peinture abstraite. La référence américaine n’est jamais loin chez lui et elle est reconduite ici par la convocation de figures tutélaires telles que Cy Twombly et Clyfford Still. C’est aussi la musique qui, comme souvent chez l’artiste, est à l’origine de ces peintures «pastels». On y retrouve les tonalités claires et feutrées de «Nothing but sounds», album expérimental sorti récemment chez Melody Syndrome.
CUIR ET MELON
un futur portrait de Charles Derenne
« Tu te rappelles il y a quelques années, je pense que c’était en 2017, oui c’est ça, 2017. Tu étais sobre et tu t’ennuyais ?
Comme les choses ont changé, heh-heh-heh-heh ?
Et comme d’habitude tout fermait de plus en en plus tôt, dans tous les arrondissements où nous allions, dans toutes les rues où nous allions.
Donc tu as invité quelques-uns d’entre nous chez toi, près du marché des enfants rouges (quel joli nom pour une si terrible histoire, non ?)
Je ne me souviens plus des noms de ceux qui étaient là, même si j’étais plus sobre que toi / plus sobre que d’habitude.
Il y avait une atmosphère de morosité générale à la FIAC de Paris en 2017.
On sentait que la fin de l’art était inévitable mais que la mode était partout. Un «trou noir» s’ouvrait dans l’histoire de l’art en quelque sorte. Je me rappelle que tu m’as dit que tu voulais faire une sorte de sondage, oui un sondage, parmi tes collègues à propos de l’avenir de l’art et de la musique. Tu nous as invité chez toi. Il y avait une seule caméra dans la pièce et la question était inscrite avec douceur et délicatesse sur la table : à même la table, pas besoin de papier. Nos collègues n’avaient qu’à allumer la caméra quand ils étaient prêts à donner leur réponse dans la solitude. Tout le monde était là putain !
Mais quelle était la question, Charles? Je n’ai jamais vu la vidéo, puisque je n’utilise que du 35mm ou du numérique, mais je me rappelle que tu as dit « certains ont répondu à la question de manière très développée, certains étaient déstabilisés par la situation et ont gardé le silence, on a coupé ces derniers au montage… »
Charles, qui, qui a été coupé ? Quelle était la question ? Et que s’est-il passé après ? »
Douglas Gordon
Charles Derenne (né en 1982) est un artiste pluridisciplinaire, qui vit et travaille entre Paris et les Etats-Unis. A la fois performeur, peintre et musicien, il a collaboré avec des artistes majeurs de l’art contemporain comme Douglas Gordon, Larry Clark ou encore Christian Rosa, avec lesquels il a peu à peu façonné son univers - un univers où l’on croise également Agnès b.
Son projet musical, «1982», initié il y a un peu plus de trois ans, prend son envol cette année. Pendant ces trois premières années, le musicien et performeur a réalisé de nombreux lives au MOMA PS1, au New Museum (NY), au MAK (Vienne), à la Biennale de Venise ou encore à la foire Art Basel. L’enregistrement du nouvel album, « extinct species » vient de s’achever. L’artiste a pour cela collaboré avec Salem et Raymond Pettibon, qui a réalisé la pochette de l’album (La dernière pochette réalisée par l’artiste étant la pochette de l’album « GOO » de Sonic Youth en 1990) Le premier EP sortira en novembre et l’album est prévu pour 2018. L’artiste a également composé la musique d’un ballet avec les frères Campana et la chorégraphe Karole Armitage et réalisé des films d’architecture comme «A Concrete Life» que l’on peut voir sur Nowness. Son exposition, Thanks for the Memories, a eu lieu récemment à la librairie Yvon Lambert. Il y présentait des œuvres constituées de textes écrits avec une machine à écrire sur papier craft sur les lieux même de ses voyages : Los Angeles, Saint-Pétersbourg, Londres, Malaga, Toronto… qui décrivent de manière acerbe le monde qui entoure l’artiste, son quotidien, sa vision de l’art ou de la musique.